Se sentir bien, qu’est-ce que c’est ?
Se sentir bien passe par des besoins fondamentaux comme manger, boire, dormir, respirer ou être en bonne santé. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) définit la santé comme « un état de complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». La santé mentale est donc aussi un besoin fondamental.
Cette dernière passe par différentes choses, comme appartenir à un groupe, se sentir intégré, en sécurité ou encore se sentir bien dans son corps.
Ce qu’on a vécu tout au long de notre vie (l’éducation, les expériences négatives comme positives, les rencontres…) jouent aussi un rôle dans notre manière de fonctionner et notre personnalité. C’est notamment au travers de ces éléments que nous nous construisons.
Se sentir bien est propre à chacun. Prendre du recul sur soi et sa situation et accepter ce qu’il y a en nous est souvent une étape essentielle pour mieux comprendre comment on fonctionne.
Lorsque les idées négatives nous envahissent …
À certains moments de la vie, on peut rencontrer des difficultés, comme un deuil, une rupture, un conflit… Ces évènements peuvent amener à des états de mal-être. Et parfois, on se sent mal sans trop savoir pourquoi.
Le mal-être peut se manifester de différentes manières et des signes peuvent nous avertir : un état de stress constant, des insomnies répétées, des crises d’angoisse, des comportements addictifs, de l’automutilation, des idées « noires » ou suicidaires… Les regards extérieurs peuvent aussi avoir un impact négatif, et pouvoir se confier à quelqu’un peut s’avérer difficile.
Chaque personne vit les choses différemment.
Les pensées négatives ont un réel impact sur notre santé mentale et physique, notre façon de nous percevoir, sur notre estime et notre bien-être. C’est pourquoi, travailler sur ces questions et ses réflexions permet de trouver des solutions pour améliorer notre santé mentale. Parfois on y arrive seul, et parfois on doit demander de l’aide. Il est important de garder à l’esprit que demander de l’aide est tout à fait normal. Il peut s’agir de la première étape pour aller mieux et des professionnels existent. Travailler sur soi peut être long, mais cela vous permettra de vivre un rapport à vous-même et aux autres plus équilibré.
Toutes ces sensations peuvent être abordées, sans jugement, auprès d’un professionnel de santé afin d’y voir plus clair et d’être soutenu.
Mettre des mots sur ce que l’on ressent
Le premier pas est de se rendre compte qu’il peut y avoir une souffrance. Se poser la question « comment je me sens en ce moment ? » par exemple. Exprimer cette souffrance, ce que vous ressentez à une oreille extérieure, peut vous aider à mieux cerner ce qui vous arrive. Traduire en mots ce qui se passe en vous paraît peut-être difficile. Rassurez-vous : les professionnels sont habitués et peuvent vous accompagner.
- Vous pouvez commencer par vous adresser à votre médecin généraliste pendant une consultation. Echanger avec ce premier interlocuteur de confiance peut vous sembler moins intimidant. Il pourra ainsi vous orienter vers une aide plus spécialisée et adaptée à votre situation.
- Le Fil Santé Jeunes, un service anonyme et gratuit qui répond à toutes les questions (sexualité, santé, mal-être, drogues, nutrition…). Il est accessible par téléphone au 0 800 235 236 ou directement sur le Chat du site Internet.
Au bout du fil ou du clavier, médecins, psychologues, éducateurs sont à votre disposition pour vous conseiller au mieux. Ils vous écoutent et vous orientent vers le service adéquat proche de chez vous.
Aider quelqu’un
Je connais quelqu’un qui va mal, comment aider ?
Les points de vigilance :
- Chaque personne est différente et réagit à sa manière
- Ne pas forcer quelqu’un à vous parler s’il n’en a pas envie
- Éviter les phrases qui peuvent être perçues comme un jugement ou de donner directement des solutions toutes faites : “Tu exagères, tu ne vas pas si mal que ça”, “Tu n’as qu’à faire ci ou ça”. Cela peut laisser donner l’impression que vous minimisez la situation.
- N’essayez pas d’interpréter : On ne sait jamais complètement ce que vit quelqu’un. Éviter de trop ramener les choses à soi. Une personne en mal-être qui a besoin de parler doit se sentir écoutée, au centre de la conversation. Parfois, partager une expérience commune peut créer une confiance mais rappelez-vous que ce n’est pas votre moment.
- Vous n’êtes pas un professionnel de santé, connaissez vos limites et mettez fin à la conversation de manière polie si vous vous sentez en difficulté : “Désolé, je ne suis pas en capacité de t’aider pour le moment/je ne suis pas à l’aise, j’apprécie ta confiance mais essaye de voir quelqu’un qui pourrait t’aider mieux que moi”
Les possibilités :
Pour écouter correctement, il est important de montrer son intérêt pour ce que cette personne vit. Pour cela :
- Montrer que vous êtes disponible : “Je suis là si tu as besoin de parler”
- Montrer que vous êtes à l’écoute : regarder dans les yeux, hocher la tête
- Poser des questions sur son ressenti, ses émotions, ce que la personne vit
- Laisser de la place pour s’exprimer : faire des pauses, des silences
- Reformuler/répéter ce que la personne dit montre que vous comprenez ou permet d’être sûr de bien comprendre. Cela montre également votre intérêt pour l’autre et pour ce que l’on vous raconte.
- Des professionnels de la santé mentale existent, conseiller de consulter quelqu’un si le mal-être semble trop important. (Vous pouvez conseiller cet article avec les contacts ci-dessous)
Contacts et structures d’aide :
En cas d’urgence :
En cas de crise : 15 (SAMU), 112 (équivalent européen), 18 (pompiers)
SOS SUICIDE : 3114
Suicide écoute : 01 45 39 40 00
Les Maisons des Adolescents et Points d’Accueil Ecoute Jeunes
Les Maisons Des Adolescents (MDA) et les Points d’Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ) sont des lieux d’accueil et d’écoute pour les jeunes à partir de 11 ans. Vous pouvez vous y rendre seul ou accompagné, pour parler et échanger avec des professionnels. Les services proposés sont gratuits et anonymes.
Ne vous censurez pas sur les sujets que vous souhaitez aborder : s’ils ne relèvent pas des compétences de la personne qui vous accueille, elle saura vous indiquer un professionnel adapté.
- Voir la liste des Maisons des adolescents en France
- Voir la cartographie des Points d’Accueil Ecoute Jeunes en France
Écoute et soutien pour les étudiantes et étudiants
Etudiantes et étudiants, n’hésitez pas à vous renseigner auprès du service santé de votre pôle universitaire pour savoir quelle aide peut vous être proposée.
- Le site etudiant.gouv.fr recense également toutes les lignes d’écoute vers lesquelles vous tourner selon le problème qui vous touche.
- Un site web spécifique national existe notamment pour vous permettre de bénéficier de séances gratuites avec un psychologue : santepsy.etudiant.gouv.fr.
- L’association Apsytitude permet également de consulter des psychologues en présentiel ou à distance gratuitement : apsytude.com
Les centres médico-psychologiques (CMP)
Les CMP vous accueillent gratuitement si vous avez un besoin d’un suivi plus approfondi, par le biais de la psychothérapie. Ils sont rattachés aux hôpitaux, et sont spécialisés dans la prise en charge des jeunes (de 0 à 16 ans) ou des adultes (à partir de 16 ans).
SOS Homophobie et le Refuge
- L’association nationale Le Refuge lutte contre l’homophobie, la transphobie et apporte un soutien et une écoute aux jeunes LGBT+ qui en ont besoin. Pour les situations d’urgence, le numéro national de l’association est le 06 31 59 69 50.
- SOS Homophobie dispose d’une ligne d’écoute nationale au 01 48 06 42 41.
Consultations Jeunes Consommateurs (CJC)
Si vous sentez que vous perdez le contrôle de vos habitudes de consommation (drogues, alcool, sexe, jeux…) et que cela impacte votre bien-être, les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) sont ouvertes gratuitement à tous les jeunes de 12 à 25 ans . L’objectif est de faire le point avec vous, et éventuellement de vous proposer une aide, avant que la consommation ne devienne problématique.
Comprendre le monde des psy
Psychiatre, psychologue… Pas simple de s’y retrouver parmi tous ces praticiens aux noms similaires mais différents ! En fait, chacun a une formation spécifique et une prise en charge particulière :
Le psychiatre
C’est un médecin spécialisé en psychiatrie. Il propose un suivi psychiatrique ou psychothérapeutique et peut prescrire des médicaments. Souvent, il s’occupe de la médication et oriente la personne vers un psychologue pour le suivi psychothérapique. Le psychiatre peut exercer à l’hôpital, en CMP (Centre médico-psychologique)… Il exerce très souvent en libéral (cabinet privé) où la consultation est remboursée par la sécurité sociale dans la limite des dépassements d’honoraires (très fréquent). Jusqu’à l’âge de 26 ans, il n’y a pas besoin de consulter son médecin traitant pour prendre rendez-vous avec un psychiatre.
Le psychologue
Il exerce après 5 ans d’études de psychologie dispensées à l’université (bac + 5). Le psychologue clinicien possède un master 2 professionnel ou recherche en psychologie clinique. Il pratique des soins psychiques. De nombreuses spécialités existent en psychologie et vont déterminer le type d’approche ou les lieux d’exercice du psychologue. Ce praticien peut exercer dans des CMP (centre médico-psychologique) ou dans des Points Acceuil Ecoute Jeunes, des Espaces Santé Jeunes où la consultation est gratuite. Il exerce également en cabinet libéral et dans ce cas la consultation n’est pas remboursée.
Depuis avril 2022, avec le dispositif MonParcoursPsy, vous pouvez bénéficier de huit séances par an chez un ou une psychologue. Ces séances sont remboursées à 60% par l’Assurance Maladie et votre complémentaire santé.
Le psychothérapeute
Le psychothérapeute a une formation spécifique et propose des soins relationnels et/ou corporels. Médecin, psychiatre, psychologue de formation, il exerce en cabinet privé et la consultation n’est pas remboursée. Il est prudent de se faire recommander un psychothérapeute car il n’existe pas de diplôme officiel pour cette discipline.
Le psychanalyste
Il s’agit généralement d’un psychologue ou d’un psychiatre qui a lui-même suivi une psychanalyse qui décide de s’installer en cabinet privé comme psychanalyste. Le psychanalyste appartient à un groupe de travail d’orientation spécifique (Ecole analytique) qui va guider le type de travail relationnel engagé. C’est une démarche souvent longue qui permet une connaissance de soi et des autres. La consultation n’est pas remboursée et souvent onéreuse, il est conseillé de choisir un psychanalyste sur recommandation (médecin, ami…).
Mais alors qui consulter ?
Ce choix est lié au contexte dans lequel la personne éprouve le besoin de voir un professionnel. Il faut tenir compte :
- des moyens financiers. Il existe des consultations gratuites en Centre Médico-Psychologique ou à l’inverse des consultations non remboursées en libéral.
- du degré d’urgence. Les délais d’attente sont parfois longs.
- du type de travail que l’on souhaite engager.
Dans tous les cas, il faut éviter de consulter au hasard. Chacun est libre de voir plusieurs professionnels de santé avant de choisir celui avec lequel on est en confiance. Ne vous découragez pas, il est fréquent de consulter plusieurs professionnels avant de trouver la personne qui nous convient le mieux pour être aidé.