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Harcèlement scolaire : 120 propositions pour lutter contre ce fléau

👉 Le 27 novembre 2020

Le rapport Comprendre et combattre le harcèlement scolaire vient d’être remis au gouvernement avec pas moins de 120 propositions pour tenter d’endiguer ce phénomène. 700 000 élèves seraient victimes de harcèlement chaque année.

Le rapport “Comprendre et combattre le harcèlement scolaire” vient d’être remis au gouvernement avec pas moins de 120 propositions pour tenter d’endiguer ce phénomène.

700 000 élèves seraient victimes de harcèlement chaque année.

Les conséquences sont nombreuses sur le bien-être et le psychisme. Elles peuvent entraîner, favoriser ou déclencher décrochage scolaire, absentéisme, phobie scolaire, troubles de la concentration et de la mémoire… Et parfois conduire à des pensées suicidaires et des passages à l’acte.

Depuis 2019, la Loi pour une école de la confiance a inscrit « le droit à la scolarité sans harcèlement » dans le code de l’Éducation. Erwan Balanant, le parlementaire à l’origine de cette inscription, a été missionné par le gouvernement pour établir un état des lieux du harcèlement en milieu scolaire.

Son rapport rassemble 120 propositions pour lutter contre ce fléau. Il propose de redéfinir le harcèlement scolaire pour mieux prendre en compte ses différentes manifestations et mécanismes et d’en faire un délit spécifique. Il pointe que cette problématique ne concerne pas seulement les élèves en tant que victimes ou auteurs de harcèlement. Tous les acteurs de la vie scolaire doivent être sensibilisés et formés. Le harcèlement émanant de personnels scolaires y est aussi évoqué.

Redéfinir le harcèlement scolaire

Complexe et difficile à appréhender de par la multiplicité de ses manifestations, le harcèlement scolaire ne fait pourtant l’objet d’aucune étude au niveau national. Ce qui aiderait pourtant à mieux le combattre. C’est en partant de ce constat que le rapport préconise de mener une grande étude à l’échelle nationale, actualisée chaque année, afin de recueillir des données précises qui pourront être exploitées à des fins de prévention.

Et pour saisir au mieux le phénomène, il en propose la redéfinition suivante : « le harcèlement scolaire ou lié au contexte scolaire regroupe l’ensemble des comportements agressifs qu’un ou plusieurs élève(s) ou personnel(s) scolaires inflige(nt) à un élève de façon réitérée et sur une certaine période, à l’intérieur d’un établissement d’enseignement ou dans un lieu où la vie de celui-ci se prolonge (notamment à ses abords, sur le chemin pour s’y rendre ou en ligne). Ces violences physiques, verbales ou psychologiques visent, intentionnellement ou non, à porter préjudice à l’élève ciblé, à le blesser ou à le mettre en difficulté et induisent une relation d’emprise psychologique ».

Il est bien entendu question de prendre en compte le cyber-harcèlement qui occupe une place prépondérante, le harcèlement scolaire ne s’arrêtant pas aux portes de l’établissement. Ce qui est nouveau dans cette définition du harcèlement scolaire, c’est l’intégration des personnels scolaires comme potentiels harceleurs.

Accompagner les personnels scolaires

Dans le contexte scolaire, les adultes, enseignants et autres personnels scolaires, sont les interlocuteurs et parfois les témoins des faits de harcèlement entre les élèves. Mais ils peuvent aussi en être les auteurs. Les conditions d’exercice étant bien souvent difficiles, les enseignants ne sont pas toujours à mêmes de détecter les faits de harcèlement. Et, plus grave encore, note le rapport « dans certains cas, les enseignants contribuent à la propagation de ces violences, de manière active : en initiant ou en alimentant ce harcèlement ».

C’est pourquoi, le rapport demande à ce qu’une étude soit réalisée sur « le phénomène des violences exercées par les adultes du ministère sur les élèves et à détailler les mesures nécessaires pour y lutter ». Le précédent rapport interne, « Brutalités et harcèlements physiques et psychologiques exercés sur des enfants par des personnels du Ministère », datant de 2004. Il mettait en évidence la difficulté pour les victimes d’être entendues et pour leurs parents de dénoncer ces violences, beaucoup ne déposent pas plainte.

Le parlementaire propose aussi de renforcer la formation des enseignants à la gestion de classe, à la psychologie de l’enfant et à la détection des signaux faibles de malaises. Une formation à la prise en charge des situations de harcèlement est aussi préconisée pour tous les acteurs du milieu scolaire.

Créer le délit spécifique de harcèlement scolaire

La mise en place d’actions de sensibilisation « à la différence » (à l’origine de nombreux faits de harcèlement entre élèves) au sein des établissements est encouragée : semaine autour de l’inclusion et du handicap, amélioration de l’information sur l’existence des structures LGBT dans les écoles, formation des jeunes aux bonnes pratiques du numérique…

Le rapport propose que les victimes mineures puissent être accompagnées par une personne majeure de leur choix lors du conseil de discipline convoqué pour résoudre la situation avec leur harceleur. Cela permettrait de faire appel à des associations spécialisées contre le harcèlement scolaire.

Les auteurs de harcèlement doivent être accompagnés au même titre que les victimes, recommande le rapport parce que « harcelé et harceleur partagent la même vulnérabilité psychique et relationnelle ».
Enfin, le rapport propose de créer un délit spécifique de harcèlement scolaire passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende.

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